LA FRANCE DU NUMÉRIQUE

Lorraine : Nancy et Metz à haut débit

Publié le 

Bati-Kutch, une application qui réalise tous types de métrés pour la construction. © D.R.

À l’Est, malgré la qualité des infrastructures, l’industrie numérique reste à la traîne. Le Pacte lorrain tend à pallier ce handicap.

La Lorraine, pionnière ou laissée-pour-compte de l’économie numérique ? Le conseil économique, social et environnemental (Cese) de la région donne une réponse mitigée. « La Lorraine est en pointe dans certains secteurs, tels que la télémédecine, mais reste très en retard », estime Philippe Buron-Pilâtre, le président du groupe de travail numérique au Cese.

L’Insee y recense quelque 11 000 emplois et 3 600 entreprises liées au numérique. Les disparités sont criantes entre Nancy (Meurthe-et-Moselle), où l’industrie digitale représente 2,7 % de l’emploi privé, et le bassin de Remiremont (Vosges), où elle culmine à 0,4 %. Avec 2,1 % de l’emploi liés au numérique (2,4 % de moyenne nationale), la Lorraine affiche une piètre 17e position régionale.

 

Retrouvez les champions français du numérique des 20 autres régions dans notre dossier spécial

 

La région compte néanmoins des atouts, dont les bonnes infrastructures à haut débit de Nancy, de Metz et du conseil général de Moselle. Le Pacte lorrain, dispositif qui mobilise l’université, les centres de recherche, les laboratoires et les entreprises pour redéployer les compétences régionales, a pour but de développer l’économie numérique.

ADISTA COUVRE LES ZONES BLANCHES

Opérateur historique des services aux collectivités, le nancéien Adista (ex-RMI) a annoncé en juillet sa fusion avec l’éditeur stéphanois Cienum, ce qui le propulse aux premiers rangs des opérateurs nationaux. Parmi ses points forts figure la technologie satellitaire, qui permet aux réseaux d’entreprises de s’interconnecter, y compris en zone blanche, et la solution So Flex, dédiée aux entreprises de la métallurgie et aux industries de la mécanique. Avec sa vingtaine d’agences, le groupe compte désormais 150 salariés. Il prévoit un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en 2014.

MYAPPHONE CRÉE DES APPLIS POUR TPE

Partagé entre un siège social parisien et une équipe de R & D à Metz, MyApphone trouve en Lorraine des recrues motivées et des clients ouverts. La start-up, qui emploie dix salariés et prévoit 30 embauches au cours des trois prochaines années, crée des applications smartphones et décline sa marque My App auprès des collectivités, TPE et PME. Elle lance aujourd’hui une application dédiée aux forces de vente utilisables sur tablette.

NURUN PRÉPARE UN FESTIVAL NUMÉRIQUE

Créée fin 2007 et dirigée par Olivier Nouveau, ancien étudiant des Beaux-Arts et de l’Institut d’administration des entreprises de Nancy, la direction Grand Est du canadien Nurun occupe une place de choix dans le tissu numérique nancéien. Cette structure (25 salariés) crée des sites web pour, entre autres, EDF, La Redoute, Yves Saint Laurent. Nurun Grand Est s’est impliqué dans les manifestations Renaissance Nancy 2013 et prépare le festival numérique prévu en 2015.

SYNAPTIK CONSTRUIT EN UN CLIC

Aucun des frères Poirot n’est charpentier de métier. C’est grâce à leurs compétences numériques que les fondateurs de Poirot Construction ont édifié, en 1995 à la Bresse (Vosges), un groupe de maisons à ossature bois. La famille a poussé son avantage en créant l’an passé Synaptik, une filiale informatique proposant aux professionnels de la construction un logiciel de métrage et de chiffrage instantané. Neuf mois après son lancement, le portail Batikutch.fr a convaincu des centaines de clients.

MOBIWOOM RÉVEILLE LE COMMERCE

Restaurateur et fondateur de l’entreprise, Sandro Di Bernardi a fait sensation en septembre en lançant ShoppingMetz.com, qui géolocalise en temps réel les bons plans du commerce messin. Cette première carte de fidélité dématérialisée est accessible à partir d’un simple numéro de téléphone et mutualise les ristournes consenties par quelque 1 300 vendeurs. Conçu pour la fédération des commerçants de Metz, ShoppingMetz.com permet d’accorder des remises sur le stationnement ou sur l’accès au Centre Pompidou-Metz. La start-up souhaite faire de Metz sa vitrine numérique avant d’étendre son application à d’autres agglomérations.

De notre correspondante, Pascale Braun